Dans un univers où la modélisation 3D s’appuie généralement sur des interfaces graphiques complexes, µcad (prononcé Microcad) se distingue comme une alternative rafraîchissante pour les passionnés de code.
Ce langage de description open source, entièrement écrit en Rust, permet de créer des objets géométriques paramétrables en composant simplement des formes basiques. Contrairement aux outils traditionnels comme Blender, il s’inspire de la philosophie d’OpenSCAD, (modéliser par programmation plutôt que par clics ) mais avec une approche plus moderne et performante. Lancé par une équipe allemande, µcad vise à surmonter les limitations d’un outil datant de 2008, en offrant une syntaxe claire et une exécution fluide pour des projets comme des engrenages ou des pièces Lego personnalisées.
À l’usage, µcad (Microcad) se distingue par sa simplicité d’installation et son efficacité. Une fois Rust et Ninja Build en place (une formalité pour les développeurs), un simple `cargo install microcad` suffit pour démarrer. Le CLI permet d’évaluer un fichier `.µcad` via `microcad eval` pour visualiser l’arbre du modèle, ou d’exporter directement en STL pour l’impression 3D et en SVG pour la découpe CNC. La syntaxe, influencée par Rust, intègre un typage strict et une gestion plus simple des unités (comme « mm » ou « ° »), facilitant la création de primitives comme des secteurs circulaires ou des boîtes. Les opérations booléennes et les assemblages modulaires rendent les géométries complexes accessibles, avec une architecture mesh-based via le noyau Manifold pour une robustesse accrue sur les gros modèles.
Soutenu par le Prototype Fund du ministère fédéral allemand de la Recherche en 2025, µcad (Microcad) bénéficie d’un financement qui accélère son développement, avec des commits récents focalisés sur la stabilité et les tests. L’équipe, hébergée sur Codeberg, invite activement les contributions via des pull requests, soulignant son esprit collaboratif. Bien que toujours en phase alpha (branche principale mise à jour le 25 novembre 2025), il évite la dette technique accumulée par OpenSCAD, optant pour une réécriture complète en Rust (une tendance vue dans d’autres outils comme ripgrep).
Au final, µcad n’est pas encore une solution mature pour tous les usages, mais il incarne un virage vers des outils plus programmables et souverains. Pour les makers et ingénieurs en herbe, tester ses exemples (du spirographe aux briques Lego) via le repo officiel pourrait bien transformer votre flux de travail en 3D. Avec une communauté naissante et des mises à jour hebdomadaires, ce projet promet de redéfinir la modélisation paramétrique pour l’ère Rust.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 26 novembre 2025 14h04