Elon Musk passe à l’action contre ce qu’il appelle les « biais woke » de Wikipédia. Le 27 octobre 2025, sa société xAI a mis en ligne la version 0.1 de Grokipedia, une encyclopédie en ligne entièrement générée par l’IA Grok, l’assistant conversationnel intégré à X.

Annoncé fin septembre comme une « amélioration majeure » de l’encyclopédie collaborative, ce projet vise à offrir des articles « neutres et factuels », selon Musk, qui tweete que même cette mouture préliminaire surpasse déjà son rival. Le site, minimaliste avec une simple barre de recherche en anglais pour l’instant, propose déjà près de 900 000 entrées, contre sept millions pour Wikipédia en anglais, mais a connu un lancement chaotique, avec un crash serveur moins d’une heure après le coup d’envoi.
Au cœur de Grokipedia, Grok synthétise et « vérifie » le contenu, en s’appuyant initialement sur des adaptations de pages Wikipédia sous licence Creative Commons. Les contributions se font via un formulaire contrôlé, sans édition ouverte, pour filtrer les ajouts. Musk promet de couper ce lien d’ici fin 2025, en misant sur l’IA pour une génération autonome. Des tests initiaux montrent des articles longs et détaillés, comme sur la théorie du colonialisme de peuplement, qui trace ses racines marxistes (un angle omis par Wikipédia). Pourtant, le processus de « purge de propagande » évoqué par Musk soulève des questions sur la transparence, surtout avec des outils comme Grok déjà critiqués pour des réponses polarisées.
Les premiers articles révèlent une orientation conservatrice marquée : la page sur Musk met l’accent sur ses « visions protectrices » sans évoquer ses controverses récentes, tandis que celle de Joe Biden insiste sur des « échecs empiriques », et Donald Trump passe sous silence des affaires comme le jet qatari ou le Trump Coin. Le mouvement Black Lives Matter y est traité de manière défavorable, et des entrées comme celle sur le 6 janvier 2021 qualifient l’événement de « riot » factuel, contre « tentative de coup » sur Wikipédia. Ces choix alimentent les accusations de biais far-right, relayées par WIRED et le Washington Post, qui y voient un miroir déformant des vues de Musk plutôt qu’une neutralité absolue.
Les réactions fusent et la Wikimedia Foundation ironise sur la dépendance de Grokipedia à son savoir « humain et collaboratif », tandis que sur X, des fans conservateurs saluent un « démolisseur de Wikipedia », et des critiques alertent sur le risque de centralisation de l’info par une IA unique.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 28 octobre 2025 16h33