Le projet KDE, connu pour son environnement de bureau Plasma, vient d’annoncer la sortie de la première version alpha de KDE Linux lors de la conférence Akademy 2025 à Berlin.
Cette nouvelle distribution, développée directement par la communauté KDE, se positionne comme une implémentation de référence pour Plasma et les applications KDE, en offrant une expérience utilisateur plus agréable et très sécurisée. Contrairement à KDE Neon, qui repose sur Ubuntu et sert de vitrine pour les logiciels KDE, KDE Linux adopte une architecture immuable basée sur des paquets Arch Linux, sans pour autant être considérée comme une dérivée d’Arch. Elle met l’accent sur la stabilité en rendant le système de base en lecture seule, avec des mises à jour atomiques qui permettent des retours en arrière faciles en cas de problème.
Parmi les fonctionnalités clés, KDE Linux intègre par défaut des outils comme Distrobox et Toolbox pour installer des paquets traditionnels dans des conteneurs, tout en privilégiant les formats Flatpak et Snap pour les applications. Les utilisateurs trouveront préinstallés des logiciels essentiels tels que Mozilla Firefox, le lecteur multimédia Haruna, le gestionnaire de musique Elisa, ou encore les éditeurs de texte Kate et KWrite. Le système utilise Btrfs comme système de fichiers par défaut, avec des snapshots automatiques pour les cinq dernières images OS, et ne supporte que la session Wayland pour une meilleure compatibilité avec les technologies modernes. Des outils comme Homebrew peuvent être ajoutés pour une gestion supplémentaire des paquets dans le répertoire utilisateur, ce qui renforce la stabilité et la flexibilité sans compromettre la sécurité du noyau immuable.
Les exigences matérielles restent modestes, adaptées à une large gamme d’appareils : un firmware UEFI (commun sur les machines des 15 dernières années), un processeur AMD ou Intel, au moins 1 Go de RAM (bien que plus soit recommandé pour des performances optimales), et 6 Go d’espace de stockage (12 Go ou plus pour activer les retours en arrière). Cela rend KDE Linux plus accessible que certaines distributions comme Linux Mint, qui demandent 2 Go de RAM et 20 Go de stockage. Cependant, des limitations persistent en phase alpha : le support des GPU NVIDIA antérieurs à la série GTX 1630 nécessite des ajustements manuels, et Secure Boot n’est pas encore implémenté, bien qu’il soit prévu pour les versions futures.
Cette architecture immuable est une nouvelle tendance croissante du monde Linux, où des distributions comme Fedora Silverblue ou Vanilla OS proposent des systèmes robustes contre les pannes, idéaux pour les développeurs et les utilisateurs cherchant une fiabilité accrue. KDE Linux vise à combler un vide avec cette distribution officielle pour tester les innovations KDE sans les modifications apportées par d’autres distributions. Trois éditions sont prévues : une Testing pour les testeurs QA, une Enthusiast pour les passionnés avec des versions bêta, et une Stable pour un usage quotidien plus conservateur. Les mises à jour quotidiennes et la possibilité de basculer entre éditions ajoutent à son attractivité pour les environnements variés, des postes de travail personnels aux installations en entreprise.
Pour ceux intéressés par une exploration précoce, l’ISO est disponible sur le site officiel kde.org/linux, avec des instructions d’installation détaillées. Il est conseillé de tester KDE Linux dans une machine virtuelle ou sur un système secondaire, car cette alpha reste expérimentale et pourrait présenter des instabilités. Bien que non recommandée pour une utilisation principale, elle offre un aperçu prometteur d’un OS KDE-centric, gratuit et sans compromis sur la confidentialité, invitant la communauté à contribuer pour affiner cette initiative ambitieuse.
