Sam Altman, PDG d’OpenAI et créateur de ChatGPT, exprime régulièrement ses préoccupations sur les transformations rapides induites par l’intelligence artificielle dans le monde professionnel.
Dans des interviews récentes, il souligne que l’IA pourrait accélérer drastiquement le rythme des changements d’emplois, compressant des cycles historiques de 75 ans en seulement quelques années. Cela soulève des questions éthiques majeures, car chaque avancée technologique affecte directement des millions de vies. Selon Altman, l’enjeu n’est pas une dystopie robotique, mais une adaptation forcée des travailleurs à de nouvelles réalités, avec un risque accru de disparités sociales si les formations ne suivent pas.
Parmi les secteurs les plus vulnérables, le service client figure en tête de liste. Altman est convaincu que la majorité des postes actuels dans ce domaine pourraient disparaître, remplacés par des systèmes d’IA disponibles en continu, multilingues et capables de gérer d’énormes volumes de requêtes sans fatigue. Ce mouvement est déjà observable : des entreprises comme Salesforce ont réduit des milliers d’emplois humains au profit d’outils automatisés. Des rapports du World Economic Forum corroborent cette tendance, indiquant que 40 % des employeurs prévoient de diminuer leur effectif dans les tâches automatisables par l’IA, particulièrement dans les centres d’appels.
Les développeurs logiciels, autrefois considérés comme à l’abri, ne sont pas épargnés selon Altman. L’IA excelle déjà dans la rédaction de code, la détection de bugs et la conception d’applications basiques, reléguant potentiellement les humains à un rôle de supervision. Des études estiment que d’ici 2030, jusqu’à 30 % des heures travaillées pourraient être automatisées, avec deux tiers des emplois en Europe et aux États-Unis exposés à une forme d’automatisation par l’IA. Cela pourrait transformer les programmeurs en gestionnaires d’algorithmes, exigeant une évolution rapide des compétences.
Cependant, cette transition n’est pas sans obstacles. Une analyse de Gartner prévoit que d’ici 2027, la moitié des entreprises ayant opté pour un remplacement massif par l’IA dans le service client pourraient faire machine arrière, en raison du manque d’empathie des systèmes, de leur rigidité face à des problèmes complexes et d’une possible érosion de la fidélité client. De plus, aucun grand groupe du Fortune 500 ne devrait totalement éliminer les agents humains d’ici 2028, soulignant les limites actuelles de l’IA dans les interactions nuancées.
Altman identifie néanmoins des domaines résistants, comme les soins infirmiers, où l’empathie, le contact physique et la créativité humaine restent irremplaçables. Le World Economic Forum anticipe une création nette d’emplois, avec 170 millions de nouveaux rôles émergents contre 92 millions displacés d’ici 2030, grâce à l’IA qui booste la productivité et ouvre des opportunités en innovation et stratégie.
En somme, les prédictions d’Altman appellent à une réflexion collective sur l’avenir du travail. L’IA promet des gains d’efficacité, mais exige des politiques de reskilling massives pour atténuer les disruptions. Sans cela, les bénéfices technologiques pourraient accentuer les inégalités, rendant impérative une approche équilibrée entre progrès et protection sociale.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 23 septembre 2025 16h07