Nothing, la marque britannique fondée par Carl Pei (ex-OnePlus), s’est fait connaître pour son approche minimaliste : des smartphones au design original, comme les Phone (1) et (2) avec leur interface Glyph, et surtout une version d’Android épurée, sans applications imposées.
Mais avec le lancement du Nothing Phone (3a) Lite, dévoilé le 30 octobre 2025 à partir de 399 dollars, cette image en prend un coup. Ce modèle d’entrée de gamme, équipé d’un Snapdragon 4 Gen 2, d’un écran AMOLED 120 Hz et d’une batterie de 5000 mAh, arrive en effet avec des applications tierces préinstallées, dont certaines ne peuvent pas être complètement supprimées. La marque justifie ce choix par des raisons économiques : pour rester compétitive sur le segment low-cost, elle s’appuie sur des partenariats, notamment avec Meta, qui permettent de réduire les coûts.
D’après les premiers tests relayés par des sites spécialisés, six applications sont présentes dès la première utilisation. Parmi elles, Facebook, Instagram et parfois TikTok, visibles dès la configuration initiale, même sans restauration de données. Ces apps peuvent être désinstallées facilement via les paramètres, ce qui reste acceptable pour beaucoup. Mais trois autres applications, Meta App Installer, Meta App Manager et Meta Services, sont plus problématiques : elles sont intégrées au système, ne peuvent être que désactivées, et laissent des traces en mémoire.
Sur les modèles non haut de gamme comme le (3a) Lite, Nothing prévoit d’inclure « une sélection limitée d’apps partenaires populaires », comme Instagram, pour « améliorer l’expérience sans la perturber ». Le smartphone intègre aussi Lock Glimpse, une fonction d’écran de verrouillage qui affiche des fonds d’écran changeants accompagnés de liens vers des articles, une forme de publicité discrète, activée par défaut. Même si elle peut être désactivée, cette option agace et cela nuit aussi à l’attrait de la mise à jour Nothing OS 4.0, basée sur Android 16.
La réaction des fans ne s’est pas fait attendre. Sur Reddit et X, beaucoup dénoncent une trahison des valeurs de la marque, avec des messages comme « On choisissait Nothing pour l’absence de bloatware, pas pour copier Xiaomi ». En Europe, où la marque est bien implantée, des critiques soulignent l’ironie d’un « minimalisme » qui vire au marketing. Nothing tente de rassurer en mettant en avant la possibilité de supprimer certaines apps et de désactiver Lock Glimpse, mais des utilisateurs ont déjà recours à des outils comme ADB pour supprimer totalement les éléments indésirables (une solution peu accessible aux novices).
Malgré ces critiques, le (3a) Lite conserve des arguments solides comme un port microSD pour étendre le stockage, une charge rapide de 33W, et une autonomie annoncée de deux jours en usage mixte. Disponible dès maintenant en Europe et aux États-Unis, il pourrait séduire les petits budgets si Nothing ajuste le tir avec des mises à jour.
Cette décision amène à se demander si les modèles haut de gamme, comme le Phone (3), continueront à respecter l’esprit minimaliste de Nothing ou s’ils finiront eux aussi par intégrer des applications imposées.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 31 octobre 2025 14h22
