Dans le monde des systèmes d’exploitation, la compatibilité reste un défi pour les utilisateurs de Linux qui ont besoin d’applications Windows spécifiques. C’est là qu’intervient WinBoat, un outil open source gratuit développé par TibixDev, qui permet de lancer ces logiciels comme s’ils étaient natifs.
Contrairement aux émulateurs traditionnels, WinBoat s’appuie sur une approche conteneurisée via Docker, en intégrant un environnement Windows complet dans un conteneur invisible. Ce projet, disponible sur GitHub et sous licence MIT, vise à simplifier l’expérience pour les professionnels et les créatifs qui dépendent d’outils comme ceux d’Adobe ou de Microsoft, sans les contraintes d’un dual-boot ou d’une machine virtuelle lourde.
Le fonctionnement de WinBoat repose sur Docker combiné à KVM (Kernel-based Virtual Machine) pour virtualiser Windows de manière plus stable. Une fois lancé, l’outil configure automatiquement un « Windows fantôme » en arrière-plan, accessible via le protocole RemoteApp avec FreeRDP. L’interface, bâtie sur Electron, fait apparaître les applications Windows comme des fenêtres ordinaires sur le bureau Linux, avec une intégration transparente du système de fichiers pour accéder aux données locales. De plus, des fonctionnalités comme le passthrough USB et le support audio via FreeRDP 3.x augmente son utilité pour des tâches administratives ou multimédias.
Parmi les atouts de WinBoat, on note sa compatibilité avec des suites professionnelles telles que Photoshop, Illustrator, Office 365 ou Affinity Photo, qui posent souvent problème sous d’autres solutions. Il faut également noter ici que son installation automatisée, qui télécharge et prépare l’environnement Windows sans intervention manuelle, rend l’outil accessible même aux débutants. Contrairement à Proton, orienté jeux, WinBoat cible les applications productives, avec une intégration qui permet de partager des ressources comme les smartcards pour les signatures électroniques.
L’installation de WinBoat est relativement simple : il faut Docker CLI (sans Docker Desktop), KVM activé sur le système, et FreeRDP version 3.x pour le son. Disponible en formats AppImage, .deb, .rpm ou via AUR pour Arch Linux, l’outil s’adapte à diverses distributions. Même s’il nécessite au minimum 4 Go de RAM dédiés au conteneur, il reste quand même léger comparé à une VM complète. Pour les utilisateurs avancés, le site officiel winboat.app fournit une documentation détaillée, avec des tutoriels pour personnaliser les configurations.
Malgré ses avantages, WinBoat présente également des limitations. Sans passthrough GPU pour l’instant, les performances en 3D ou pour des applications graphiques intensives peuvent être réduites, et il n’est pas adapté aux jeux avec anti-cheat. Je souligne que, bien qu’efficace pour la productivité, il ne rivalise pas avec un Windows natif en termes de vitesse. Des alternatives comme WinApps, mentionnées dans le projet, ou des outils basés sur Wine restent viables pour des besoins plus légers.