À partir du 13 août 2025, YouTube introduira une technologie d’intelligence artificielle (IA) pour estimer l’âge de ses utilisateurs aux États-Unis, dans le but d’appliquer des restrictions adaptées aux mineurs. Cette méthode, annoncée dans un communiqué officiel, vise à renforcer la sécurité en ligne des jeunes, en réponse à des réglementations croissantes.
La plateforme utilisera des signaux variés, tels que l’historique de visionnage, les recherches effectuées et l’ancienneté du compte, pour déterminer si un utilisateur a moins de 18 ans.
Lorsqu’un compte est identifié comme appartenant à un mineur, YouTube activera automatiquement des mesures de protection, incluant la désactivation des publicités personnalisées, l’introduction d’outils de bien-être numérique (comme des rappels de pause) et des restrictions sur les recommandations de contenus sensibles, notamment ceux liés à l’image corporelle. Ces protections, déjà en place depuis 2023 pour les comptes ayant déclaré un âge inférieur à 18 ans, seront désormais étendues grâce à l’IA, même si l’utilisateur n’a pas fourni son âge réel.
En cas d’erreur de l’IA, les utilisateurs pourront prouver leur majorité via une pièce d’identité, une carte de crédit ou, dans certains cas, un selfie. YouTube précise que ce système, déjà testé avec succès dans d’autres marchés, sera initialement déployé auprès d’un petit groupe d’utilisateurs américains avant une expansion plus large. Toutefois, la plateforme met la responsabilité de la correction des erreurs sur les utilisateurs, une approche qui pourrait susciter des frustrations, notamment chez les jeunes adultes sans carte de crédit.
Cette mesure s’aligne sur une tendance mondiale de renforcement des vérifications d’âge, portée par des législations comme la loi française sur la sécurisation de l’espace numérique, effective depuis juin 2025, ou le Online Safety Act au Royaume-Uni. Ces réglementations exigent des plateformes qu’elles protègent les mineurs contre les contenus inappropriés tout en respectant la confidentialité des utilisateurs. En France, par exemple, les vérifications d’âge pour les sites adultes doivent garantir une “double anonymité” via des tiers indépendants, une norme que YouTube pourrait envisager à l’avenir.
YouTube n’est pas un pionnier en la matière : d’autres plateformes, comme Instagram, ont déjà adopté des technologies similaires. Cependant, l’approche de YouTube, qui repose sur l’analyse comportementale et transfère le poids de la vérification aux utilisateurs, suscite des débats sur l’équilibre entre sécurité et respect de la vie privée. Des critiques, relayées sur les réseaux sociaux, pointent le risque d’une collecte excessive de données personnelles, bien que YouTube assure que son modèle n’utilise que des informations déjà associées aux comptes.